Hic...
Hic...
Voilà que j'ai le hoquet mon ami
Une liqueur me fait fondre dans le plaisir
Hic...
Hic...
Il ne me reste plus que ce désir
Qui m'aide à l'aube à me plonger au fond du lit.
Mais c'est un leurre, mon amie, je te promets !
Cette boisson n'est autre qu'un piège sournois,
Et depuis tout le temps, hélas, que tu t'y noies,
Sois heureuse de n'avoir rien que le hoquet !
C'est elle qui coule en moi et non moi en elle
Quand elle me caresse de son rouge tendre
Face à elle je ne peux, bien sûr, que me rendre
Elle est ma campagne, si frêle mais si belle.
Elle coule en toi car tu vas boire à son puits !
Cette campagne qui illumine tes verres
Porte en elle des fleurs aux parfums de chimère,
Le carrosse n'est plus dès que sonne minuit...
Hé…
Hé…
Hé...
Mais tu me fais bien rire ce soir
Nous ne sommes pas dans un conte féerique
Mais dans une immense vie bien plus que tragique
Va l'ami, laisse-moi avec ma soif de boire.
Tu rigoles d'ivresse et te trompes de route !
Je m'évertue, ma belle, à secourir tes jours
En t'offrant ma tendresse ainsi que mon amour...
Nous mettrons, tu verras, ta détresse en déroute !
Il n'y a point dans ma vie autant de détresse...
Ah !
Tu ne sais guère qu'ainsi je me sens vivre,
Ce bonheur que je tousse jusqu'à en mourir.
Nul besoin de ton n’aide...
Garde ton Ric quelles !
Tu crois te sentir vivre alors que tu t'éteins !
Je t'offrirais mon coeur et te l'ai déjà dit
Je t'offrirais des fleurs en des bouquets de vie
Si tu posais ce verre pour prendre ma main.
Je te prie alors de me laisser bien lasse
Vois-tu à quel point je tousse en cette soirée
Il est bien trop tard aujourd'hui et je m'en vais
Il est temps désormais, mon coeur, que je trépasse.
Puisque tel est ton choix ma douce et tendre rose...
Avant de revêtir cet affligeant linceul
Permets-tu qu'un baiser sur ta bouche je pose ?
Et puis je m'en irai et porterai ton deuil...
La faux tuante transperce déjà mon coeur
Sur ce doux baiser, je te quitte tristement
Libérant ma décadence, oublie ce vieux temps
Par cette amère larme versée, je me meurs....
Et puisqu'il est coutume après la mise en terre
D'aller ce réunir autour de quelques verres,
Je me sers un pastis, puis deux, puis trois,
Pour un hoquet,
Hic !
Qui me mènera vers toi...